<< Je suis fan du maire de Grand-Bassam, Monsieur Georges Philippe Ezaley >>
Thierry Zo Champion président des DJ de Grand-Bassam nous fait le privilège de bien vouloir répondre à nos questions.
BassamEvent : Thierry Zo, les Ivoiriens en général et les Bassamois en particulier ne vous connaissent pas assez. Pouvez-vous nous dire qui est Thierry Zo
Thierry Zo : je m’appelle Sery Franck Thierry, je suis né à Grand-Bassam, originaire de Gagnoa et père de famille.
B.E : pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire ?
Thierry Zo : J’ai connu un parcours scolaire vraiment difficile. A vrai dire je n’étais pas trop doué pour les études, malgré la bonne volonté de mes parents de me voir avancer dans les études en me faisant passer de classe en classe pour ne pas être en retard sur les autres. Cela a donc continué jusqu’en 4ème où j’ai décidé d’arrêter mes études à la grande tristesse de mes parents !
B.E : qu’avez-vous donc fait après avoir arrêté les études?
Thierry Zo : je suis rentré dans la vie active en vendant du »garba » devant l’école que je fréquentais, le Collège Moderne de Grand-Bassam. Et c’est donc là que j’ai rencontré Alpha Blondy qui, heureux de voir un jeune ivoirien entreprendre cette activité de DJ, rencontra mes parents et me mit en contact avec Alpha Touré, responsable du KORAL BEACH où j’ai appris la restauration, ensuite, je suis devenu serveur. Voyant la rentabilité de cette activité, j’ai donc décidé de me mettre à mon propre compte. J’ai demandé à ma mère de me donner l’un de ses terrains pour que je puisse faire ce que j’avais appris, elle n’y trouva aucun inconvénient et m’offrit un espace de 200 m2 sur la plage que j’ai mis en valeur qui est maintenant un espace de 600 m2 bien connu le « Championnat Beach ».
B.E : Pouvez-vous nous dire d’où est parti votre amour pour la musique?
Thierry Zo : Mon amour pour la musique date de très longtemps. J’ai aimé la musique depuis le temps de la chorale des jeunes du Quartier France de Grand-Bassam.
B.E : Dans le temps vous aviez créé un groupe du nom de Tsunami Dj avec Dj Max. Qu’est ce qui n’a pas marché avec ce groupe puisque vous avez entrepris une carrière solo. Etait-ce des divergences dues à des problèmes d’égo ou pour d’autres raisons? Tsunami Dj existe toujours ?
Thierry Zo : Non! Tsunami DJ n’existe plus… Vous savez, lorsque vous vous engagez dans quelque chose, tout part de la base. Nous avons construit Tsunami DJ par le truchement de la radio Bassam FM. La famille N’Dakon s’était engagée à produire Tsunami DJ. Vous savez, vous ne pouvez pas décider de produire quelqu’un et puis être en même temps jaloux du succès de ce dernier. Nous sommes allés à la radio pour voir l’évolution du projet car avant de s’engager avec eux, nous avions signé un contrat (avec qui ? pas très clair) dans lequel il était question de financer le clip du morceau, travailler dans leur maquis, c’était le G.P (Grand Prix), payer notre logement… Bon ! Après l’enregistrement de l’album, il se trouve que notre producteur était mécontent du fait que nous avions cité les noms des autorités de Grand Bassam et pas celles de Mondoukou. Moi, je me suis interposé pour lui dire non ! Ce morceau n’est pas seulement destiné aux gens de Mondoukou mais à toute la Côte d’Ivoire. Ça l’a fâché et il nous a donc laissé avec le morceau entre les mains ! Et moi par la grâce de Dieu j’avais un peu de moyens, j’ai donc pris la production de l’album à ma charge et j’ai financé le clip et il a été diffusé à la télévision. Le problème était plutôt entre Tsunami Dj et notre producteur et non en moi et Dj Max.
B.E : Est-ce donc à dire qu’il n’y aura plus de groupe de DJ ?
Thierry zo : Non, ce n’est plus possible de voir encore un groupe en ce sens que chaque DJ fait une carrière solo mais cela n’empêche pas qu’il peut y avoir des duos, par exemple, mon second single je l’ai fait avec DJ Leo, Dj Max et DJ Anderson (tous Bassamois).
B .E : Comment avez-vous monté votre second album après l’échec de Tsunami Dj ?
Thierry Zo : Après l’échec de Tsunamy DJ, mon frère DJ Max est allé à Abidjan et a fait sortir son album qui a marché. Moi par la suite, j’ai rencontré Jean-Marc Guirandou, propriétaire de Coast to Coast et producteur. C’est lui qui m’a permis d’enregistrer mon premier album solo
B.E : Quel bilan pouvez vous donc faire de votre parcours ?
Thierry Zo : Mon bilan est très positif parce qu’aujourd’hui je suis mon propre producteur, je suis indépendant, je ne gère pas les caprices d’autre personnes, je fais ce que je veux quoi !!!
B.E : Quel sont vos rapports avec les autres artistes chanteurs de Côte D’Ivoire?
Thierry Zo : Je m’entends très bien avec les autres artistes, mais principalement avec les DJ, les zougloumen nous ne sommes pas trop ensemble dans nos mouvements, mais je m’entends avec tout le monde.
B.E : D’où vient votre concept le « Ziguehi choco » ?
Thierry Zo : Il faut dire que je suis un combattant, j’ai été champion de Côte d’Ivoire de taekwondo, poids lourd, c’est pourquoi on m’appelle Thierry Zo Champion. Ensuite, j’étais un fan de Yang System et de R.A.S ! Moi je ne sais pas danser le Kpangor, kpankaka et autres danses que les autres artistes font. Dans le temps, mon producteur J.M Guirandou m’a fait enregistrer un son kpangor mais çà n’a pas marché parce que moi-même l’artiste, je ne savais pas danser ça ! Donc je me suis dit pourquoi ne pas créer un concept dans lequel je me sentirais plus à l’aise. C’est là que j’ai décidé de montrer ce que je savais faire c’est-à-dire « les jeux de jambes » et c’est là que j’ai appelé cette manière de bouger le « Ziguehi choco » vous savez le Ziguehi ce n’est plus la brutalité, ce sont des gestes simples, des jeux de jambes, des démonstrations de combats sans pour autant se salir ou se fatiguer. Et par la grâce de Dieu c’est l’un des sons ‘spots’ les plus écoutés et téléchargés en Côte d’Ivoire. Il y a Ivoirmix qui peut en témoigner. Là, mon clip vient de sortir et les téléchargements quotidiens sont nombreux !
B.E : Donnez-nous votre opinion sur l’attitude des Bassamois à l’égard de leurs artistes?
Thierry Zo : franchement les Bassamois n’aiment pas leurs artistes!
B.E : Pourquoi dîtes-vous cela ? Et qu’est-ce qui explique cette attitude ?
Thierry Zo : je ne sais pas! Mais vraiment, ils ne nous aiment pas ! Les Bassamois aiment ceux qui viennent d’ailleurs. Ecoutez, je vais vous donner quelques exemples. Actuellement, je suis un fan de M. Georges Philippe Ezaley, ce monsieur, bien avant qu’il se présente aux municipales de Grand-Bassam, m’a beaucoup aidé. C’est grâce à lui que j’ai pu organiser ici l’élection du président national des Dj de CI. Il a accepté d’être le parrain de mon premier album. Aujourd’hui ce monsieur est devenu Maire de la commune, moi en retour je me suis dit que puis-je pour ce monsieur qui m’a beaucoup aidé ? Je suis donc rentré en contact avec ceux qui étaient chargés de sa campagne et que je connaissais bien, je leur ai dit de me programmer lors d’un de ses meetings afin que je puisse prester gratuitement pour dire remercier en toute connaissance de cause notre nouveau Maire. Mais tenez-vous bien, jamais ils n’ont fait appel à moi ! Ils qui sont à Abidjan. Autre exemple : Léo, il était à Bassam ici quand il a commencé… qu’est ce qui n’a pas été dit? Mais c’est quand il est allé à Abidjan qu’aujourd’hui les Bassamois le considère. Aujourd’hui, c’est lui qui fait notre gloire, c’est lui qui chante dans nos morceaux et puis ça « mousse ». Dernier exemple : je me souviens qu’une année au Beach de Mondoukou, ils avaient appelé Arafat Dj pour un cachet de 300.000 F CFA et moi ils m’ont appelé pour 25.000 F CFA !
Tout cela démontre que les Bassamois ne considèrent pas leurs artistes, et ça me désole !
B.E : Que pensez-vous du nouveau style musical des Dj ivoiriens c’est-à-dire les spots ?
Thierry Zo : Ça paye!!!! Regarde maintenant avec les spots, tu peux t’en sortir avec 500.000 ou bien 1 million pour une soirée ! Avant quand on t’appelait pour venir chanter concept, c’était pour un cachet de 100.000 F CFA!
B.E : Cela revient donc à dire que vous vous sentez bien dans ce style?
Thierry Zo: (Rires) bien sûr! Je suis trop bien dedans! Je ne peux pas laisser ça!
B.E : combien prenez-vous pour une personne « spotée »?
Thierry Zo : moi je prends 100.000 F CFA par personne.
B.E : Mais ne pensez-vous pas que ce style peut mettre à mal la musique ivoirienne sur le plan international ?
Thierry Zo : Non ! Je ne pense pas que les spots puissent la mettre à mal. D’ailleurs sur le dernier album de Fally Ipupa, il y a des spots ! Vous savez quand il pleut ici, Paris est mouillé! (rires)
B.E : Quels sont vos projets?
Thierry Zo : Mes projets sont… de faire une grande boîte de nuit et de construire un hôtel sur la plage.
B.E : Thierry Zo, nous sommes au terme de notre entretien votre mot de fin ?
Thierry Zo : Je vous remercie de m’avoir permis de me prononcer sur votre site. Et je tiens à vous encourager dans ce sens de sorte à permettre aux artistes de Grand-Bassam de mieux se faire connaître.
Interview réalisée par Mareshal sokolov.