Située au Quartier France, dans le quartier historique de la première capitale de Côte d’Ivoire dans la vieille rue du Général Bouvët, Nanan Comansico-Benin est la deuxième salle de cinéma à ciel ouvert construite dans la période coloniale, après son aînée Archambo, qui, elle, était située en face de l’actuelle SICTA.
Autrefois, lieu de rendez-vous et de divertissement pour nos colonisateurs, Nanan Comansico-Benin dans son état de vétusté sert, désormais, de site touristique aux nombreux visiteurs qui affluent vers ce quartier devenu patrimoine mondial de l’UNESCO.
Quant à la salle de cinéma du quartier Phare, construite dans les années 1960, elle est carrément livrée à elle-même, impuissante face à ces jeunes délinquants qui en ont fait un fumoir. La dernière-née, la salle du Cinéma Congo située dans le quartier du même nom, inaugurée en 1972, a chopé le virus de la spiritualité et a été transformée en lieu de culte à l’instar de certaines salles de cinéma du pays au détriment de l’industrie cinématographique ivoirienne.
Nanan Comansico-Benin ne s’en plaint pas, elle qui est recouverte d’une couche de peinture de couleur bleu-ciel et jaune déteinte, un semblant de jardin à sa devanture lui redonne une fière allure. Elle s’est offerte aux réalisateurs de cinéma (feu Henry Duparc pour son film Bal Poussière ») et de clips vidéo (Bétika « Maudit soit le jour… ») comme lieu de tournage.
L’année 2013 qui avait été décrétée année du Cinéma en Côte d’Ivoire par le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Kablan Duncan n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Nanan Comansico-Benin « autoproclamée leader et porte-parole » de toutes ces salles de cinéma laissées à l’abandon crie à l’injustice. Elles, qui par le passé réunissaient amoureux, amis, parents et enfants, déplorent amèrement leurs nouveaux statuts.
Nanan Camansico-Benin est convaincue que l’émergence de la Côte d’Ivoire prônée par le président Son Excellence Alassane Ouattara, à l’horizon 2020, ne pourra pas se faire sans le système cinématographique ivoirien. Nanan Comansico-Benin sait qu’elle prêche dans le désert mais garde néanmoins espoir.