24 h après l’attaque terroriste de Grand-Bassam qui fait plus d’une vingtaine de morts, nous avons sillonné la ville toute la journée pour faire l’état des lieux. Comment les bassamois se sont-ils réveillés ? Comment ont-ils passé cette journée du 14 mars ? Reportage
08 heures ce matin. Le centre ville. Le ciel est sombre. Les commerces ouvrent timidement. Les vendeuses au marché de Grand-Bassam sont présentes. Les quelques magasins et boutiques ouverts attendent une clientèle qui se fait rare. Les rues accueillent peu à peu des travailleurs et autres personnes dont les activités nécessitent d’être sur pieds tôt le matin.
Dans les quartiers, ont aperçoit des individus juste devant les portails et les cours. Observateurs de ce qui se passe avant de sortir. Les taxis et autres véhicules de transport sont de service. « Les gens circulent et nous ont travaille même si ce n’est pas comme les autres jours. Ils ont un peu peur », explique un chauffeur de taxi interrogé.
Les élèves, lycéens et collégiens prennent la route de l’école. Il y a cours aux lycées modernes 1 et 2, l’école primaire EPP municipalité 1 et autres.
Dans la mi-journée, la ville se réveille progressivement. Ceux qui s’étaient terré chez eux gagnent le marché et autres endroits de la ville. Ici et là, des attroupements. Le sujet de toutes les conversations : l’attaque de la veille. Tous sont encore sous le choc. Etonnés de voir une barbarie dans la belle, joyeuse cité balnéaire.
Chacun y va de son commentaire. Ils insistent surtout sur le nombre de victimes. Pour eux, les morts excèdent le chiffre officiel. On parle ici de près d’une trentaine. « C’est pas la joie ici mais on est là. On vaque à nos occupation », a lancé un passant autour de la gare routière de la ville.
La grande partie des établissements financiers n’a pas ouvert ses portes. Quelques pharmacies sont d’activité. Les superettes bravent la peur et attendent les clients.
QUARTIER FRANCE TERRIFIE ET PARALYSE
Si le reste de la ville s’emble moins traumatisée, ce n’est pas le cas des habitants du quartier France, théâtre de l’événement. Visité, entre 14h et 15h, le quartier demeure vide. C’est un silence de cimetière qui prévaut ici. Les quelques rares personnes sorties ont vite fait de regagner leur domicile au bruit des détonations de grenades sur la plage. Les forces de l’ordre on, en effet, procédé à la destruction de grenade. Les explosifs ont été récupérés sur la plage après le passage des assaillants.
Tous les établissements scolaires du quartier France sont fermés toute la journée. Le palais de justice, la préfecture, la sous-préfecture, le sont restés aussi. Seule la mairie qui a mis en place une cellule d’écoute garde s’est porte ouverte à la veille de l’attentat. La sécurité autour est de mise.
Sur les lieux de l’attaque, on se croirait dans un camp militaire. L’armé-toutes les forces comprises- a investi le terrain. Munis de fusils d’assaut et armement de guerre, les soldats sont dans toutes les rues en nombre d’importance sur la plage, notamment à l’Etoile du sud, Warf hôtel, Koral beach, la Paillote (cambriolé très tôt le matin par des individus non encore identifiés).
Tous les établissements et complexes hôteliers sur la plage sont fermés. Certains travailleurs des sites attaqués, eux, sont présent. Sachant certainement que leurs témoignages compteront. Ils expliquent dans les détails ce à quoi, ils ont assisté. Le commando-dont le nombre varie de 4 à plus de 6 selon les témoignages- était composé de jeunes gens. « Le plus jeune devait avoir moins de 20 ans », précise un des témoins.
Interpol, la police scientifique et d’autres corps sont sur place. Ils poursuivent l’enquête.
Le préfet du département à convoqué ce mardi 15 mars une réunion de crise.
Privat GBADIER